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16 décembre 2014

Clémence, Clémence,

 

Sa vue se trouble, son corps s’anime, sans restriction aucune.
Le pouls accélère, le geste aussi.
«Cléménce, Clémence», l’unique mot qui heurte son oreille donne la mesure aux sursauts convulsifs de son corps.
Hurlements sourds, halètements saccadés, râles susurrés la guident à la baguette d’un métronome qui, de sa rythmique brusque et morcelée fait sursauter sa chair flasque.
«Cléménce, Clémence» fait alors sauter ses fusibles, disjoncter son cerveau, tanguer ses souvenirs.
Ce soir, comme tous les soirs, le métronome achèvera sa course renversé par l’excessive oscillation de sa tige dressée sur le sol, gisant entre ses pieds.
Puis, curieusement, d’une manière presque trop subite, lui reviennent à l’esprit les quelques mots prononcés, il y a bien longtemps par sa mère comme une comptine lancinante, une rengaine familière:


A chaque homme son voyage
A chaque nature son paysage

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