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19 mars 2016

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J’ai fait le tour de tous les comptes. Les très remplis, les très photo, les tous intimes. Je vous ai vu. Vous, ceux des vies d'avant. J'ai vu vos couleurs, et vos enfants, vos maris et vos pleurs. Les femmes se prennent en photo avec leur mari. Les maris, eux, postent des photos où ils sont seuls. On ne sait pas qu’ils sont des maris. Ils disent "Je" et pas "nous". On ne sait jamais que les maris sont des maris.

Il y a les poétiques et les nostalgiques, et toi, belle sur la plage avec ton bébé contre le ventre, enfouie dans le drap. Et toi, des yeux saphir dans ton pays esclave. Sur l’île, ce sont les chiens. C’est important les chiens. Pour rire, on leur met des lunettes, on les regarde courir. Les jeunes femmes montrent leurs lèvres rouges et leurs nouveaux seins. Et puis il y a toi, usurpateur de ta propre identité, qui veut tout savoir mais qui ne montre rien passant, comme toujours, à travers les mailles du filet.

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