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02 janvier 2017

à moi

Si on me reproche, si c'est un reproche, d'abstraire, d'être abstrait, je dis que ce n'est pas un reproche, c'est exactement ce que le cinéma doit faire c'est à dire non pas montrer des choses dans leur rapport habituel de la vie mais prendre des parties d'un certain tout, de les isoler et de les remettre ensemble dans un certain ordre.

Donc, si je suis abstrait, je m'en félicite puisque c'est uniquement mon souci. C'est à dire ne pas prendre un personnage tout en entier mais voir quel rapport à sa main avec son visage, sa main avec un objet qui est sur la table et recréer des rapports qui sont des rapports à moi, qui forment ma vie personnelle à moi et ma vie intérieure c'est à dire arriver à faire sentir au public, non pas à montrer au public ce que je vois mais à faire sentir au public ce que je sens ce qu'il n'est pas du tout la même chose.

 

Archive INA du 15 janvier 1960 : Robert Bresson sur l’abstraction au cinéma : « faire sentir au public ma vie intérieure, ce que je sens »

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