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30 mars 2017

écouter me dis-je

Je l’ai regardée, longtemps, me raconter sa vie, le lagon en Polynésie, le retour à Dourdan, les polars américains et les amis de Pennsylvanie. Elle était belle. Maquillée avec goût, parcimonie. Son sac aussi, tressage mesuré de bandelettes de plastique jaunes et vertes. La petite bouteille d’Evian, bien sûr, les boucles décolorées pour faire face aux racines blanches.

J’aimais qu’elle me raconte sa vie. J’ai posé mon livre. Que lisez-vous ? Christine Angot j’ai dit. Depuis hier, ça devient militant de lire Christine Angot, presque politique. Elle semblait peu connaître.

Que nous renvoient les gens riches, ceux bien peignés, en harmonie avec leur sac et leur foulard noué autour du cou ? Que me renvoient les gens qui ont vécu ces vies privilégiées ? Et cette femme, juste cette femme qui regarde longtemps, par la fenêtre du train la forêt défiler. écouter sans juger me dis-je. écouter, simplement écouter. Dérouler le fil parfois long et incertain. Le long fil de la vie.

14 mars 2017

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"L’écrit ça arrive comme le vent, c’est nu, c’est de l’encre, c’est

l’écrit, et ça passe comme rien d’autre ne passe dans la vie, rien de

plus, sauf elle, la vie."

                                                                                                      M.Duras

 

 

 

 

 

 

 

 

13 mars 2017

J'aimerais bien être une sirène

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J’aime les sirènes, moitié femme, moitié

poisson. J’aimerais être une sirène. Dans

les airs. Je lui demanderais d’arquer sa

longue queue pour mieux voler, pour mieux

planer, je lui demanderais de croire à

l’homme, en la vie, au passage des saisons.

 

 

J’aimerais bien être une sirène, Chanter le 

soir, sans en avoir l'air. Appeler le ciel,

sommer la terre de revenir, chaque jour, 

pour inventer un autre monde.

08 mars 2017

Sans silence

Ne rien demander de plus que de rentrer dans ta bouche

toute entière, toute légère.

Sentir vaciller tes papilles et rester longtemps, longtemps,

comme sur une plage en été.

 

Y plonger la tête, y enfiler mon corps

tout entier, tout léger,

Me sentir aspirée

Me laisser engloutir,

Et me faire submerger.

Sans silence.

 

05 mars 2017

Demain existe

C'est comme une histoire, mais à l'envers

D'abord doucement, très doucement, comme ta main sur ma peau,

La pulpe de tes doigts qui chavire sur mes seins

et fait jaillir l'instant autant qu'elle me bouleverse.

Où es-tu Robinson ?

Et l'espoir, et la mort ?

 

Entre nous,

Tout droit blotti,

Comme une promesse

Un goût d'avant-goût

De vacances ordinaires

Qui initie, à la force du son,

L'exquise sensation,

La tangente d'un possible

Poindre au lever et me dire

Que demain sera 

Que demain existe

 

 

 

04 mars 2017

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Je préfère ne pas regarder à côté.

De peur de laisser du temps

Celui que je n'ai pas, encore,

Que je n'aurais peut-être jamais.

Je préfère ne pas regarder les gens

L'enfant qui joue.

Celui qui dort.

Je n'ai pas de place pour les enfants

J'aurais peur de leur reprocher d'être en vie

Même leurs sourires, leurs petits pieds,

Leurs bras rigolos

Je n'ai pas de place pour les gens.

Même elle, qui pleure devant moi avec sa fille

Devant son café et sa chambre, remplie de peluches.

Comment fait-on avec les gens ?

01 mars 2017

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Je retiens l'appel

 

" Is it the good time to talk ? "

Il demande toujours avant d'entrer

Comme un enfant devant le maître

Et puis sa voix, et puis les mots,

le souffle, crémeux, qui s'engouffre dans l'appareil

 

C'est beau quand il parle.

Le travail, l'île, la pêche

Sa femme aussi, indéfectible tanière

-

Moi ?

Rien.

J'écoute, je retiens l'appel

Qui me dit qu'un jour, un jour peut-être

Je reverrais l'étoile.