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27 mai 2017

Un porte-voix

 

Meeks2.jpgLa rose s’agite et ondule, très lentement, à travers la fenêtre. La mouche s’active de l’autre côté de la vitre et tente, en vain, de rejoindre la fleur adolescente.

J’observe, je regarde, prise dans le parti des choses, les doigts incrustés dans le clavier. Et je pense, forte de tous ces mouvements absents, de cet air atone, de cette rose, cette si belle rose qui respire lentement, guidée par les petits courants de vent. Je pense à tout ce que je n’ai pas vu, à tout ce que je n’ai pas lu. Blanchot, Tolstoï, Duras, Dostoïevski. Je pense à tout ce que je ne ferai pas. Jamais. Tous les pays qui se passeront de moi. Je pense à toi à travers ce ciel si bleu, ces jours si longs qui s’étirent, à n’en plus finir, à l’ombre du soleil brûlant. Je pense à la boule de feu qui me dévore au levé et me fait dire que demain, peut-être, tu longeras la côte comme un revenant, un voyageur, pour me dire le présent des gestes, le cinglant du retour.         Comme un arbre, un porte-voix.                

     Peut-être.

 

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