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20 avril 2015

Johnny

Arrête-moi le soir et dis-moi "aïe". Fais moi mal Johnny Johnny Johnny. Enrubannée dans ton tricot de mailles. Et l'horloge Johnny, otage de ton histoire. Apporte-moi des fleurs. Ne me laisse pas dormir. Raconte plus plus d'histoires. 

Et les moeurs, bât les moeurs, on fera les carreaux demain. Demain, c'est fini, aujourd'hui, c'est la fête Johnny, fais-moi croire, monte-moi au grand galop sans ouvrir le poitrail. Il est quelle heure Johnny?

Demain, c'est la nuit, le soir, les mouchoirs à carreaux. Comme dit-on "Aïe"? Réveille-moi Johnny, t'as bien une moto? Elle est noire en plus. Vrille le vent, amène à boire et sans frapper, Johnny. La nuit est noire.

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Elles se regardent sans se voir. Pourtant, chacune sent la présence de l'autre dans l'abime qui leur fait face. Elles ont des boucles. Beaucoup de boucles. La fille plus que la mère mais moins que la mère à son âge. Pourquoi les gens ont peur? Pourquoi les femmes ont mal? Le vent réveille leurs souvenirs qui remontent à fleur de la mer se rejoignant peut-être à l'exact point où leurs regards se croisent et persistent au lointain. Chacune d'un côté de la rive. 

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Je pense qu’il faudrait des espaces perdus. Il faudrait cesser de les démolir. Il faudrait construire des espaces perdus. Des espaces vides, vastes. Des espaces libres, des espaces nus, où tout peut s’inscrire, où l’image est parfaitement visible dans son intégrité, dans son intégrité par tous les spectateurs, et proche de chacun d’eux. des espaces dans lesquels ce qui doit être vu dispose d’une surface supérieure à la surface où se tiennent ceux qui sont venus pour voir - pas forcément nombreux. Qu’il n’y ait aucune séparation entre ces deux espaces.[...] Des endroits où se taire sous la pluie artificielle. Qu’on nous laisse la place des larmes.

 

Claude Régy, Espaces perdus , Les Solitaires intempestifs, 1998

 

 

 

 

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Je ne puis assumer qu'un mandat que personne ne m'a donné.

Lettre de Kafka a Milena

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Les pots d'échappement vrombissement à travers les murs du village. Ils passent, nombreux, bruyants. Un par seconde. Week-end entier.  Ils se moquent du calme des campagnes. Se moquent des enfants qui dorment, des couples qui s'enlacent. La vitesse, les chipolatas, les bruits, les grincements, les hurlements. Mettre un casque et s'en aller courir. Je les envie ce soir. L'odeur d'essence, les retours aux stands, les dérapages abruptes. Je crois que je les envie. Juste 24 heures. Je revois mon père, que, toujours, le bruit de sa moto annonce. Mon père qui m'a appris a aimer l'odeur. De l'huile, de la graisse, de l'essence. 

Juste 24 heures, emmenez-moi au Mans.

14 avril 2015

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Au théâtre,on apprend ce qu’on est déjà,on apprend ce qu’on ne sait pas qu’on est, et on le devient, et dans toutes mes

expériences de théâtre, je vais peut-être apprendre ce que j’étais déjà.

 

Daniel Le Beunan

l'homme qui a vu mille spectacles, dont les 46 donnés dans la Cour d'honneur depuis 2002

11 avril 2015

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05 avril 2015

Tout part

J'achète mais ça part, je prends, ça dégage, je retiens, ça détale, ça s'enfuit, ça coule, s'évapore. encore.

Pourquoi les choses autour de moi brûlent vivantes? Pourquoi le fer est carton, le bois est tendre, le tendre est vivant? Je sens partir ma maison me lâcher des mains, pourquoi je me réveille sans mur, sans sol, sans bruit, seule dans mon lit seul. Tout est parti. Il y a pourtant des meubles chez moi. J'ai acheté des meubles chez moi. Je les ai peints, poncés, choisis, astiqués. Les meubles détalent sous mes yeux, pourquoi je sens la terre s'effondrer lentement et ces putains de meubles avec? Pourquoi pas rester?

Ma maison est en carton, mes escaliers, en fils légers. Un clignement de paupière et tout s'envole avec le vent . Même petit vent. Plus rien n'est lourd. Les cahiers, les meubles que je croyais présents, que j'ai eu du mal au dos à porter. Mon extérieur est volatile, tout tout, toujours tout quand je le regarde ne sait que foutre le camps.

Le plafond disparait, l'armoire, cette chose matérielle qu'est l'armoire, la commode rouge. Tout part. Pourquoi tout fout le camp?