10 juin 2019
ADIEU VENISE
22:24 | Commentaires (0)
06 juin 2019
être forêt
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On peut percevoir par exemple, dans le fait même d'une forêt qui lutte pour le maintien de son existence, la levée
d'un peuple. Observant, soutenant ce qui se tente aujourd'hui dans des espaces protégés par leur occupation même,
Jean-Baptiste Vidalou relève ainsi l'unité d'une expérience, d'une tentative, celle qui consiste à habiter des territoires
en lutte, à lutter par le fait même de les habiter, d'y installer sans exploitation ni domination des morceaux de sa
vie. (...) il appelle cela (...) : "être forêt".
Etre forêt ce n'est pas se prendre pour un arbre, c'est suivre la piste de cet événement vertical qu'est une forêt,
"quelque chose qui, contre l'étrangeté du monde administré, est enfin là"; et braver les pratiques dévastatrices (de
sols, de vies, et d'idées). Il ne s'agit pas de prendre la nature en respect, de voir dans la forêt une réserve précieuse
de la biosphère, mais d'y reconnaître "un certain alliage, une certaine composition tout à fait singulière de liens,
d'êtres vivants, de magie", un peuple qui paraît, "une défense qui s'organise", un imaginaire qui s'intensifie, de
nouvelles raisons d'aimer, des lieux et des liens où il serait enfin possible de respirer.
Marielle Macé, Nos cabanes. Verdier
13:41 | Commentaires (0)
Nos cabanes
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La terre n'est pas muette donc. Mais comment entendre ses idées? Nous n'avons pas l'habitude d'être à l'écoute des
choses qui ne parlent pas; nous ne savons pas comment nous y prendre pour les entendre et pour nous relier à elles
(c'est d'ailleurs ce qui nous rend un peu envieux des cultures animistes, qui savent y faire et transmettent de bonnes
manières); au mieux savons-nous les ventriloquer, parler en leur nom, en tenant pour un interlocuteur unique ("la
nature").
Comment entendre, par exemple, le discours de l'eau - et notamment ce que le silence terrifiant de la Méditerranée
a bel et bien à dire? Il suffit peut-être de l'interroger, de l'inviter à comparaître. Par exemple à comparaître au
procès en responsabilité des vies perdues sur nos côtes, qu'il faudra bien tenir un jour. L'eau sans doute, ne peut pas
répondre mais elle peut paraître à la barre, témoigner, accuser même, si l'on se met à l'écoute de ce dont, très
concrètement, son silence et son opacité se souviennent. L'eau en effet ne se contente pas d'ensevelir, elle retient,
conserve, enveloppe ce qui s'y love, par là se souvient, et peut donc témoigner.
Ecouter ce qu'elle a à dire, c'est écouter ce témoignage, avoir à entendre un tout nouveau témoignage (car la
Méditerranée disait bien autre chose avant). Ce n'est pas seulement que l'eau désormais gémisse, c'est qu'elle porte
plainte : elle porte la plainte, la recueille, la soutient.
Marielle Macé, Nos cabanes. Verdier
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Pas plier
Sans doute se dégonfle-t-il mais ton Amour, lui, ne plie pas
12:26 | Commentaires (0)
30 avril 2019
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Tes pieds comme un pas de deux
avant l'allant de tes bras
Au revoir Avril
19:02 | Commentaires (0)
02 mars 2019
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Une ville devient un univers lorsqu'on aime un seul de ses habitants.
Lawrence Durell, Justine,1959
Aimer passionnément, même sa propre femme, est encore de l'adultère.
Lawrence Durell, Justine,1959
11:26 | Commentaires (0)
28 février 2019
Question de scénographe
Est ce qu’une chambre ou quelqu’un fait une déclaration d’amour est la même que celle où quelqu’un est en train de mourir?
Giorgio Ursini Ursic, Joseph Svoboda scénographe (catalogue d’exposition), Paris, Union des théâtres de l’Europe, 1992.
12:06 | Commentaires (0)
Galilée
Phases de la lune. Galilée. 1616
10:05 | Commentaires (0)
18 février 2019
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La dernière étape, dans l'élaboration d'un masque, est le percement des yeux.
19:54 | Commentaires (0)
10 février 2019
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Tout est devenu fragile pour moi à vingt ans. Depuis, je n'ai pu dormir
sans une lampe, ni me coucher sans penser que j'allais peut-être pas
me réveiller. Cette histoire m'a trotté dans la tête. Une telle précarité...
Qu'un homme passe comme un chien(...) S'installer, acheter une maison,
s'aménager une jolie existence, alors qu'il y a cette menace, toujours,
non! Je préfère vivre dans les hôtels, les cafés, les lieux de passages.
Giacometti, "Entretien avec Jeau Clay"(1963), in Ecrits.
20:42 | Commentaires (0)