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Méfiez-vous du premier mouvement : c'est le bon.

          C.M de Talleyrand

 

 

Tu vois ?

Ouvre la fenêtre

Jeudi soir

Emmène-moi

 S. Calle

On pourrait

On pourrait s'inventer un jeu

un week end, une fin de semaine

sur un bateau, il ferait beau

Dans un bois laqué, un cyprès

Chez lui, chez elle, qui ne seraient pas là

Dans une étagère, un grand bassin de bois.

 

On pourrait s'inventer un jeu

Ouvrir en grand nos petites lettres

et s'en aller, s'impatienter, se voir courir

Tout près.

Il voit

Je vois de faux marins, je vois leurs petites navigations leurs yeux perdus pour rien au loin leurs petits meurtres clandestins

Je vois la fausse ivresse dans leurs gestes la fausse houle dans leur voix ll n'y a rien qui reste de ce qui fut leur joie la mer, seule, survie à leurs noirs vaisseaux

Je vois les ronds qu'ils font dans l'eau les fausses fleurs qu'ils mettent à leurs coeur

Je vois la nuit qui monte au coeur des jeunes filles

Je vois leur yeux qui brillent et leur fierté notre honte

Je sens leur sang qui compte les coups de la peur

 

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                 Et cette île qui s’ignore dans le froid

                 Je vous en prie, donnez-moi des ailes

 

                 Et Ana, qui me manque Ana,

                 Et Arthur, grand Arthur, avec ses grandes ailes,

 

                 Et la mer et la vie et l’envie

                 Ici pour ailleurs,

                                                                  Donnez moi des ailes.

 

 

 

Bouteille à la mer

Je comprends Duras qui buvait avant d’écrire.

Je comprends Deleuze qui buvait en écrivant.

Ce doute, ce trou, ces spasmes

Le vertige que ressent l’alpiniste avant d’affronter la paroie

Et l’artiste avant le travail, craignant de se trouver face

A son ignoble vacuité.

Atmosphère