Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

10 juin 2017

Après le bain

Je ne sais pas. Je me suis réveillée, là, comme ça. Une herbe blanche avait poussé. 

Un écosystème bizarre, aidé par force de mes regrets.

bain.jpg

06 juin 2017

Malouin

saint malo.jpg

01 juin 2017

Dans l'oeuf

Il y a des fois où c’est trop dur, où c’est trop fort. Où les doigts me démangent de pianoter ton nom sur le clavier. Des fois où je ne travaille plus, où je perds espoir. Le noir de la rue, l’absence de la journée.

Tué dans l’œuf, à peine éclos. Où es-tu? Que fais-tu ? M’as-tu oubliée, revêtue de noir ? Souvent, je pense à toi, je pense souvent à toi. Tes mains, ton visage. Ton corps noué au mien laissant ton essence imprimée sur ma peau, diaphane.

28 mai 2017

Dans mon paisible écrin

J’aime me sentir vide, seule, sans rien à manger, sans rien dormir mais reposée. J’aime me savoir nue, longue, oblongue, avec ce soleil jaune qui tape par la fenêtre. Je me regarde être, doublée mon reflet en me disant que je suis là, très là, seule avec moi-même avec ce qu’il me reste à écrire, à donner, à regarder sentir. Je sens poindre les possibles, que tout, oui, tout est encore à faire, à construire, à rédiger, devant ce long reflet, ce pays du matin calme avec cette herbe verte, ces fleurs humides. Je suis nue, forte, ferme. Je suis seule. Seule face à moi-même, pleine de ces envies magnifiques que mon vide intérieur héberge, en un paisible écrin.

27 mai 2017

Un porte-voix

 

Meeks2.jpgLa rose s’agite et ondule, très lentement, à travers la fenêtre. La mouche s’active de l’autre côté de la vitre et tente, en vain, de rejoindre la fleur adolescente.

J’observe, je regarde, prise dans le parti des choses, les doigts incrustés dans le clavier. Et je pense, forte de tous ces mouvements absents, de cet air atone, de cette rose, cette si belle rose qui respire lentement, guidée par les petits courants de vent. Je pense à tout ce que je n’ai pas vu, à tout ce que je n’ai pas lu. Blanchot, Tolstoï, Duras, Dostoïevski. Je pense à tout ce que je ne ferai pas. Jamais. Tous les pays qui se passeront de moi. Je pense à toi à travers ce ciel si bleu, ces jours si longs qui s’étirent, à n’en plus finir, à l’ombre du soleil brûlant. Je pense à la boule de feu qui me dévore au levé et me fait dire que demain, peut-être, tu longeras la côte comme un revenant, un voyageur, pour me dire le présent des gestes, le cinglant du retour.         Comme un arbre, un porte-voix.                

     Peut-être.

 

19 mai 2017

.

toi.jpg

10 mai 2017

La porte

Les hommes ?

Je ne sais pas, impossible de le dire, je n'y suis jamais vraiment arrivée.

Un homme en moins, un homme en creux, un homme en manque, un homme impossible en somme.

Là est ma norme. Comme à la pizzeria ou à la boulangerie.

Ils y a ceux qui entrent, sans se poser de question, et ceux qui restent sur le seuil de la porte.

 

24 avril 2017

Je crois

Je perds de l'eau,

d'heure en heure,

de jour en jour.

Je perds de l'eau. Une eau blanchâtre, épaisse et parfumée.

ça fait comme un petit ruisseau, une rivière qui circule jusqu'au portail.

Après, je ne sais pas. Je ne sais pas où va l'eau.

Peut-être ici ou bien là-bas.

Je ne sais pas. 

Mais je l'entends couler,

d'heure en heure,

de jour en jour.

Je l'entends couler et se rapprocher

du village où je suis née.

Je crois.

05 avril 2017

It fits me well

Quand je le vois, c’est comme un mirage, un courant d’air frai. Il se penche à la lucarne et regarde les toits des maisons qui s’allongent vers le ciel.

Cet homme n’a rien d’extra, d’infra-ordinaire.

Il est à ma taille. Juste à ma taille.

It fits me well

 

 

 

30 mars 2017

écouter me dis-je

Je l’ai regardée, longtemps, me raconter sa vie, le lagon en Polynésie, le retour à Dourdan, les polars américains et les amis de Pennsylvanie. Elle était belle. Maquillée avec goût, parcimonie. Son sac aussi, tressage mesuré de bandelettes de plastique jaunes et vertes. La petite bouteille d’Evian, bien sûr, les boucles décolorées pour faire face aux racines blanches.

J’aimais qu’elle me raconte sa vie. J’ai posé mon livre. Que lisez-vous ? Christine Angot j’ai dit. Depuis hier, ça devient militant de lire Christine Angot, presque politique. Elle semblait peu connaître.

Que nous renvoient les gens riches, ceux bien peignés, en harmonie avec leur sac et leur foulard noué autour du cou ? Que me renvoient les gens qui ont vécu ces vies privilégiées ? Et cette femme, juste cette femme qui regarde longtemps, par la fenêtre du train la forêt défiler. écouter sans juger me dis-je. écouter, simplement écouter. Dérouler le fil parfois long et incertain. Le long fil de la vie.